Depuis
le samedi 26 janvier, nous respirons pour Gao ; la ville, hier encore
martyrisée, est aujourd’hui libérée. C'est un grand "Ouf !"
pour tous, les messages nous parviennent nombreux de nos partenaires
et amis, heureux de la nouvelle situation et reprenant pas à pas
possession de leur territoire. C’est l’espoir de la libération
prochaine du nord du Mali et de la reprise des activités économiques
et culturelles dans le respect du droit des populations.
Finalement,
il n’aura fallu quelques jours pour reprendre une région tombée
aux mains d’extrémistes imposant un obscurantisme dont on connaît
tous les dangers.
Mais
attention : une victoire ne fait pas gagner la guerre, surtout
ce type de guerre que l’on qualifie d’asymétrique ; d'aucuns
rappellent les débuts de la guerre en Afghanistan, on sait ce qu'il
en est advenu pour ce pays. Bien sûr la situation n'est pas
comparable, mais la montée vers le nord du Mali des troupes
djihadistes désertant Gao et Tombouctou pour se retrancher dans les
montagnes de Kidal invite à une réjouissance prudente. Et puis, une
guerre doit se terminer un jour, même si dans ce cas il est peu
probable qu’un accord de paix soit signé. Dans quelques temps il
va falloir construire ou reconstruire ce Mali et cette région
d'Afrique très particulière, mêlant des territoires et des
populations extrêmement divers pour ne pas dire différents. Passée
la période du nécessaire soutien "humanitaire" et de
l'aide d'urgence, nous, partenaires de la coopération, ne pourrons
apporter que notre amitié, notre aspiration aux grandes valeurs de
liberté, de démocratie et de droits des femmes et des hommes. Nous
serons présents, mais notre intervention devra être mesurée, au
risque d'ingérence.
La
période qui s'ouvre nous conduira-t-elle à cette réflexion
nécessaire, indispensable, sur le sens à donner à la coopération
et aux relations entre les pays d'Afrique et les anciens pays
colonisateurs ? Pour le Mali, il s'agira bien de construire une vraie
démocratie, avec un vrai projet politique, éducatif et
environnemental, un vrai projet économique conduisant à la
suffisance alimentaire et valorisant les ressources naturelles, de
vraies relations de coopération (dans les deux sens), autant de
piliers d'une société moderne, construite par les maliens
eux-mêmes, et non d'une société calquée sur l'ancienne puissance
coloniale, ce qui amènerait à nouveau dépendance, recours à
l'aide internationale et toutes les fragilités que nous avons
connues ces derniers temps. Ce ne sera pas facile, autant pour nos
amis maliens qui devront faire preuve de mobilisation, de tempérance,
d'intégration, de force de persuasion et de conviction, toutes
choses qui demandent beaucoup d'énergie et de temps ; pas facile
pour nous également, partenaires de la coopération, qui devrons
faire preuve de patience, mais aussi de fermeté pour freiner tout ce
qui ressemble durablement à de l'assistanat, source de toutes les
dépendances et du maintien du sous développement.
La
période qui s'ouvre est une période nouvelle ; faisons que nos
réflexions, nos démarches et nos réponses soit inventives, pour un
monde partagé.
En
accord avec ses partenaires maliens, le comité de Thionville
organise une
ACTION
D’AIDE EXCEPTIONNELLE
en
solidarité avec les populations de Gao et lance un
APPEL
AUX DONS
-
versements au nom du comité de jumelage-coopération
-
à adresser à Bernadette VAUTHIER, 7, impasse du Biset 57100
THIONVILLE
1 commentaire:
Bravo ! Je donne !
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